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Théodore de Banville

Odes funambulesques

Rondeaux


Avertissement de la deuxième édition. - 1859
puce Préface
puce Gaietés
puce évohé
puce Les Folies-Nouvelles
puce Autres guitares
puce Rondeaux
puce Triolets
puce Variations lyriques


Mademoiselle Page
Brohan
Arsène
Madame Keller
Adieu, paniers
à Désirée Rondeau

Rolle n'est plus vertueux.
Que l'Aurore ait à son corsage
Cent mille fleurs pour entourage
Et teigne de rose le ciel,Rolle dort comme un immortel,
Sans s'inquiéter davantage.
Mais que, sur sa lointaine plage,
L'Odéon donne un grand ouvrage,
Rolle s'y rend, plus solennel
Que l'Aurore.Ce capricieux personnage,
Dont, par un heureux assemblage,Le patois traditionnel
Plaît au Constitutionnel,
Aime mieux voir lever
Bocage Que l'Aurore.

Janvier 1846.

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Mademoiselle Page



Page blanche, allons, étincelle !
Car, ce rondeau, je le cisèle
Pour la reine de la chanson,
Qui rit du céleste Enfançon
Et doucement vous le musèle.

Zéphyre l'évente avec zèle,
Et, pour ne pas vivre sans elle,
Titania donnerait son
Page.

Le bataillon de la Moselle
à sa démarche de gazelle
Eût tout entier payé rançon.
Cette reine sans écusson,
C'est Cypris, ou Mademoiselle
Page.

Août 1858.


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Brohan



Sa mère fut quarante ans belle.
Dans ses yeux la même étincelle
D'amour, d'esprit et de désir,
Quarante ans pour notre plaisir
Brilla d'une grâce nouvelle.

Le même éclat paraît en elle ;
C'est par cela qu'elle rappelle
Notre plus charmant souvenir,
Sa mère.

Elle a les traits d'une immortelle.
C'est Cypris dont la main attelle
à son chariot de saphir
Les colombes et le zéphyr ;
Aussi l'Enfant au dard l'appelle
Sa mère.

Juin 1855.


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Arsène



Où sait-on mieux s'égarer deux, parmi
Les myrtes verts, qu'aux rives de la Seine ?
Séduit un jour par l'Enfant ennemi,
Arsène, hélas ! pour lui quitta la saine
Littérature, et l'art en a gémi.

Trop attiré par les jeux de la scène,
Il soupira pour les yeux de Climène,
Comme un Tircis en veste de Lami-
Housset.

Oh ! que de fois, il morne et front blêmi,
Il cherche, auprès de la claire fontaine,
Sous quels buissons Amour s'est endormi !
Houlette en main, souriante à demi,
Plus d'une encor fait voir au blond Arsène
Où c'est.


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Madame Keller



Quel air divin caressa l'amalgame
De ces lys purs qui nous chantent leur gamme ?
Plus patient que les doigts du Sommeil,
Quel blond génie avec son doigt vermeil
De cette neige a su faire une trame ?

Ses dents pourraient couper comme une lame
Les dents du tigre et de l'hippopotame,
Et son col fier à du marbre est pareil.
Quel air !

Ovide seul, dans un épithalame,
Eût pu monter son vers que rien n'entame
à la hauteur de ce corps de soleil ;
Junon, Pallas, Vénus au bel orteil,
Même Betti, le cèdent à madame
Keller.

Janvier 1846.


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Adieu, paniers



Lyre d'argent, gagne-pain trop précaire,
Dont les chansons n'ont qu'un maigre salaire,
Je vous délaisse et je vous dis adieu.
Mieux vaut cent fois jeter nos vers au feu
Et fuir bien loin ce métier de galère.

En vain, ma lyre, à tous vous saviez plaire ;
Vous déplaisez à ce folliculaire
De qui s'enflamme et gronde pour un jeu
L'ire.

Vous n'avez pas, hélas ! de caudataire.
Vous n'enseignez au fond d'aucune chaire
Le japonais, le sanscrit et l'hébreu.
Cédez, ma mie, à ce critique en feu
Dont les arrêts ne peuvent pas se faire
Lire.

Novembre 1845.


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à Désirée Rondeau



Rondeau frivole, où ma rime dorée
Vient célébrer une femme adorée,
Dis ses attraits dont s'affole chacun,
Et ses cheveux pleins d'un si doux parfum,
Qu'eût enviés la Grèce au temps de Rhée.

Dis les Amours qui forment sa chambrée ;
Et dis surtout à notre muse ambrée
Que son éloge aurait mieux valu qu'un
Rondeau !

Dis qu'en son nid, si cher à Cythérée,
Notre misère est souvent préférée
Au sac d'écus d'un Mondor importun,
Et que toujours, pour le poète à jeun
S'ouvrent les bras charmants de Désirée
Rondeau.

Novembre 1845.


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